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Inconscience brutale. Comment bien réagir ?
© Patrick Decorte

Inconscience brutale. Comment bien réagir ?

Quelqu’un s’effondre devant vous, on vous signale ou vous découvrez une personne inconsciente. Quelles sont les premières bonnes réactions ?

Confirmer l’inconscience
Lorsqu’une personne est consciente, elle respire et son cœur bat. Il faut donc, tout d’abord, vérifier si la victime est simplement évanouie ou réellement inconsciente. L’appeler fermement (n’oublions pas que la personne en question peut avoir des troubles de l’audition), la secouer au niveau d’un bras ou du thorax.

En l’absence de réponse, on peut essayer un léger stimulus douloureux comme pincer un peu le trapèze ou un autre muscle (inutile d’aller plus loin dans la stimulation douloureuse). Si la victime ne réagit pas, ne fait aucun mouvement, vous avez la confirmation qu’elle est inconsciente.

Si la victime réagit et reprend conscience, installez-la dans une position confortable et rassurez-la en lui parlant calmement. Desserrez ses vêtements pour faciliter la respiration et appelez le 112. Restez attentif, auprès d’elle, en attendant les secours.

Respiration ? Circulation sanguine ?

La victime peut être inconsciente mais néanmoins respirer encore et avoir un cœur qui fonctionne normalement. Il est donc nécessaire avant tout de dégager les voies respiratoires : desserrer le col, soulever le menton de manière à ce que la langue ne retombe pas dans l’arrière-gorge et obstrue les voies aériennes.

Positionnez ensuite votre oreille juste au-dessus de la bouche de la personne inconsciente. Entendez-vous une respiration ? Sentez-vous l’air contre votre joue ? Voyez-vous le thorax se soulever ? Dans ce cas, elle respire. Il convient alors de la placer sur le côté, dans une position que l’on appelle la position latérale de sécurité de manière à protéger ses poumons si elle vomit.

Si la personne ne respire pas, vérifiez rapidement le pouls (pas plus de 10’’). Cela ne se fait qu’au niveau du cou. En effet, le pouls au poignet peut être trop faible pour le percevoir. Glissez les doigts du milieu du cou vers le côté, jusqu’à rencontrer une masse musculaire. Vous devriez percevoir un pouls… ou pas.

Appeler les secours
A ce stade, il est important d’appeler les secours avant tout autre initiative. En effet, d’autres ressources sont nécessaires en termes de matériel, de médicaments et de personnel qualifié. Si vous êtes seul, faites donc immédiatement le 112.

Si vous pouvez obtenir l’aide d’un témoin, proposez-lui d’appeler le 112 et de signaler à l’opérateur qu’il s’agit d’une victime inconsciente, qui ne respire plus, éventuellement qui n’a plus de pouls. Demandez-lui également de garder sa ligne libre pour pouvoir répondre à tout appel du 112 et de ne pas s’éloigner ensuite ou alors de guider les secours vers l’endroit où se trouve la victime si le chemin d’accès est difficile à trouver.

Commencer la réanimation

La victime est inconsciente ? Elle ne respire plus ? Elle n’a plus de pouls ? Vous avez appelé les secours ? Il est temps d’entamer une réanimation.

Assurez-vous tout d’abord que la personne inconsciente est allongée sur un plan dur (pas sur un lit par exemple).  Si ce n’est pas le cas, étendez la victime sur le sol si vous pouvez la déplacer sans risque.

Agenouillez-vous à côté de la victime. Repérez le tiers inférieur du sternum, posez-y la paume de la main, une autre main par-dessus et commencez à effectuer des compressions à une vitesse de 100 par minute. Si vous avez été formé à la réanimation, vous pouvez alterner 30 compressions avec 2 insufflations. Si pas, vous comprimez en continu.

Après 2 minutes (200 compressions), regardez si vous ne trouvez pas un corps étranger dans la bouche et essayez de le retirer s’il est accessible. Mais cela ne doit pas retarder longtemps la reprise des compressions.

Continuez jusqu’à l’arrivée des secours, jusqu’à la reprise d’une respiration normale. Dernière raison pour vous arrêter, vous vous trouvez vous-même dans un état d’épuisement qui vous met en danger.

A l’arrivée des secours

Décrivez-leur rapidement ce qui s’est passé, le temps qui s’est écoulé depuis l’inconscience, l’appel des secours et le début de votre réanimation. Vous aurez ainsi donné les meilleures chances de survie à la victime.

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Frank VAN TRIMPONT
Docteur en médecine

Pour aller plus loin :
https://www.chu.ulg.ac.be/upload/docs/application/pdf/2008-12/diasct1b.pdf
 
https://www.croix-rouge.fr/Je-me-forme/Particuliers/Les-6-gestes-de-base/L-arret-cardiaque-les-gestes-de-secours